Kroos

Dès les premières images, Kroos plante une ambition : démystifier le football de haut niveau.

Réalisé par Manfred Oldenburg, le documentaire retrace le parcours de Toni Kroos — depuis ses débuts modestes à Greifswald jusqu’au sommet du football mondial à Real Madrid. Mais au-delà des titres (Champion’s League, Coupe du Monde, championnats…) c’est l’homme, en coulisses, qui se révèle.

Le film — long de 1 h 54 — combine archives, interviews, témoignages et séquences exclusives pour offrir un panorama complet : l’athlète, certes, mais aussi l’époux, le père et l’homme engagé. On découvre sa vie de famille, son intimité, et même son engagement caritatif via la fondation qu’il a lancée.

Mais Kroos ne s’arrête pas au joueur — il dresse aussi le portrait d’une industrie : le jeu, les transferts, les attentes, la pression. À travers des voix prestigieuses — celles d’entraîneurs, de coéquipiers, de présidents de clubs — et des analyses d’experts, le film décrypte le rôle unique de Kroos : non pas celui d’un showman flamboyant, mais d’un “chef d’orchestre discret”, celui qui structure le jeu, impose le tempo, anticipe et construit : un cerveau du football, plus qu’un virtuose spectaculaire.

Le documentaire choisit résolument la nuance : ni éloge fanatique, ni biopic dramatique, mais un portrait nuancé — souvent pudique, parfois critique — montrant que même les plus grands talents vivent à l’ombre des projecteurs. Certains témoignages évoquent les doutes, les sacrifices, les décisions difficiles — y compris lors de son passage dans un club où tout ne fut pas simple.

Ainsi,  Kroos apparaît comme un contrepoint aux documentaires sportifs sensationnalistes : il privilégie l’introspection, la verticalité, la sobriété. Il nous amène à considérer le football non pas comme un spectacle, mais comme une vie — un équilibre fragile entre passion, exigence, humanité et détermination.