BBC Electric Proms 2009 [TV]

Ce mardi 20 octobre 2009, Robbie Williams revient sous les projecteurs londoniens, non pas dans un stade mais au Roundhouse du quartier de Camden qui frémit d'impatience. Après plusieurs années d’absence sur scène au Royaume-Uni, l’artiste ouvre la série Electric Proms de la BBC avec un show à la fois ambitieux et intimiste, mêlant éclat pop et sophistication orchestrale.

Dès les premières mesures, on comprend que ce n’est pas un simple « come-back ». Robbie s’engage dans un dispositif scénique large : un orchestre complet (cordes, cuivres, percussion) mené par Trevor Horn, des arrangements grandioses, l’écho d’un concert pensé pour la télévision et le cinéma autant que pour le public présent. Les titres du nouvel album gorgés de sons électroniques ou vintage (Bodies, You Know Me, Starstruck) côtoient les classiques plus attendus (Angels, Feel), mais toujours remis en scène, réinterprétés.

Le lieu lui donne une proximité rare pour un artiste de cette envergure. On ressent l’interaction directe avec le public, l’émotion palpable quand Robbie évoque son passé (notamment avec une version de No Regrets dédiée à son ancien groupe Take That). 

Dans cette ambiance hybride — spectacle pop grand format allié à un lieu culte — la diffusion simultanée dans des centaines de cinémas renforce la dimension événementielle. Le contraste est saisissant : une salle londonienne concentrée d’énergie, et à l’autre bout de l’écran, un public européen connecté en temps réel. On a l’impression de vivre un show « global mais intime », ce qui sied parfaitement à la personnalité de Robbie : showman flamboyant, mais aussi homme de cœur, capable de raconter, d’emporter, de surprendre.

La setlist témoigne de cette dualité entre nouveauté et patrimoine. Le visuel, le son, la scénographie sont calibrés pour répondre aux exigences d’un public télévisuel et d’un public « dans la salle ». Ce soir-là, Robbie ne fait pas que revenir : il réaffirme sa capacité à faire un spectacle, à faire vibrer, et à placer ses nouvelles chansons dans le paysage avec autant d’assurance que ses tubes.

En résumé, le concert ouvre un nouveau chapitre : après avoir conquis l’arène, l’artiste réaffirme sa place dans le grand jeu de la pop britannique, mais cette fois avec la conscience d'un spectacle presque cinématographique. Le mot « Grand » ne lui fait pas peur, mais ce soir-là, il n’a pas sacrifié la proximité. Et c’est peut-être là la vraie victoire.

1. Bodies
2. Morning Sun
3. Come Undone
4. Blasphemy
5. Starstruck
6. Feel
7.  Will Talk and Hollywood Will Listen
8. Supreme
9. Deceptacon
10. No Regrets
11. Won't Do That
12. You Know Me
13. Angels
14. Millennium
15. Video Killed The Radio Star